Facebook annonce avoir réussi le deuxième vol de son drone « Internet » Aquila. Et efface le crash du premier il y a un an.
Près d’un an après son premier envol en juillet 2016, le drone Aquila de Facebook a repris le
chemin du ciel pour de nouveaux tests. Les équipes du réseau social viennent de rapporter la
nouvelle expérimentation menée le 22 mai dernier dans le ciel de l’Arizona. L’idée était de vérifier
la pertinence des améliorations apportées suite au premier vol qui s’était conclu par le crash de
l’appareil à l’atterrissage comme l’avait rapporté Fortune en décembre dernier.
Aquila a ainsi été doté de centaines de capteurs pour collecter de nouvelles données ainsi que de
nouvelles radios pour le sous-système de communication. Le code du pilotage automatique a été
modifié. Ses ailes ont été augmentées de spoilers pour réduire leur portance et améliorer la
descente et un nouveau revêtement plus lisse renforce le glissement dans les airs. Enfin, un
mécanisme d’arrêt à l’horizontal de l’hélice a été ajouté pour faciliter l’atterrissage.
Le résultat a été concluant. Après 1h46 de vol, le drone s’est posé sans encombre sur le sol
terreux du poste militaire de Yuma Proving Ground en Arizona. Courant du moteur, suivis de la
vitesse et du cap, liaisons radio et GPS, tout a parfaitement fonctionné, assure le réseau
social. « La seule surprise qu’on a eu fut plutôt agréable : le taux de montée - à 180 pieds/min
(54,8 m/mn, NDLR) - était presque deux fois plus rapide que lors de notre premier vol », indique
Martin Luis Gomez sur le blog de l’entreprise. Il rappelle que Aquila a été conçu pour s’élever
lentement et redescendre encore moins vite et qu’il vole contre le vent entre 16 et 24km/h.
« Nous avons conçu Aquila de cette façon car il est destiné à rester dans la même zone pendant
de longues périodes pour fournir un accès à Internet », souligne le responsable du programme.
Qui ajoute que, alimenté en énergie solaire, le drone a besoins de l’équivalent de trois
sèche-cheveux. Econome, donc.
Ce nouveau test avait essentiellement pour but de vérifier les améliorations apportées au drone et
ses qualités de vol plus que sur ses capacités radio pour fournir Internet dans les zones qui en
sont privées. Sur ce point, qui reste le but final du programme, lors d’essais réalisés en parallèle
en novembre dernier, Facebook avait réussi à atteindre un débit de 20 Gbit/s entre un drone et la
base terrestre de connexion Internet située à plus de 13 km de la zone de survol. Et les travaux
entendaient se poursuivre pour atteindre les 30 Gbit/s à 50 km de distance. Les enseignements
apportés par la récente expérience devrait aider à atteindre cet objectif.
Mais pour l’heure, aucune date de mise en service, même expérimentale, des accès Internet par
drone n’est avancée. De nombreux obstacles restent à franchir. Notamment l’altitude de vol. Alors
que Aquila a volé jusqu’à plus de 3000 pieds (près de 1000 mètres) lors de la récente expérience,
Facebook veut atteindre entre 60 000 et 90 000 pieds (18 à 27 km) pour assurer une plus grande
couverture du signal vers le sol. Et cela pendant plusieurs jour d’affilés, voire plusieurs mois.
Aquila est encore jeune. Né en 2015, le drone d’une envergure d’un Boeing 737 n’affiche encore
que deux ans et deux vols au compteur.