Le FAI prépare les réseaux de demain en testant la montée en gamme du câble et de la fibre grâce à de nouveaux standards qui permettront de doper les débits des abonnés.
Le 15 juin à Saint-Quentin-en-Yvelines, la réunion publique organisée par SFR a fait son petit
effet auprès des habitants de l’agglomération. Outre la rénovation du réseau fixe pour apporter du
Très Haut Débit aux abonnés, le FAI a révélé qu’il allait expérimenter le nouveau standard
DOCSIS 3.1, destiné à faire monter en gamme sa fibre à terminaison coaxiale (FttB).
Une innovation qui permettra d’atteindre 1Gbit/s de débit symétrique, c’est-à-dire à la fois montant
et descendant. Quelques quartiers des villes de Guyancourt, Montigny-le-Bretonneux, Elancourt,
Magny et Trappes sont concernés. Mais il s’agira de tests en interne qui nécessiteront d’utiliser
des modems et routeurs professionnels très puissants. Il n’est pas prévu d'en faire profiter les
abonnés dans l’immédiat.
Rappelons que SFR s’attelle cette année à généraliser des débits allant jusqu’à 1 Gbit/s en
download et 100 Mbit/s en upload pour l’ensemble de ses clients. Un programme qui devrait être
achevé d’ici deux ans, en avance par rapport aux objectifs similaires de la Commission
européenne fixés pour 2025. Ces performances se trouvent également au-dessus des critères de
base du Très Haut Débit dont le débit doit être supérieur à 30 Mbit/s.
Le FttB n’est pas la seule technologie concernée. SFR va aussi entamer une phase pilote
concernant la nouvelle génération de standard NG-PON2 pour le FttH (fibre jusqu’à
l’abonné). « Dans les deux cas, nous pensons pouvoir atteindre à terme les 10 Gbit/s en débit
descendant et plus d’1 Git/s en débit montant », déclare Alexandre Wauquiez, directeur
marketing réseau chez SFR.
Pour parvenir à de tels niveaux, il va être nécessaire de redimensionner le réseau. Pas besoin de
toucher à la fibre déjà déployée, mais il faudra changer les équipements situés dans les NRO
(nœuds de raccordement optique) pour le FttH, ou les têtes de réseau pour le FttB. SFR peut
jouer sur deux tableaux : faire en sorte que le débit soit partagé par moins d’abonnés en rajoutant
des ports dans son cœur de réseau. Et augmenter les capacités des boucles de collecte, en
amont, au niveau du backbone. « Ces boucles sont aujourd’hui limitées à 10 Gbit/s », explique
Alexandre Wauquiez. « On peut envisager ainsi de monter jusqu’à 40 Gbit/s ».
Il va aussi falloir développer de nouvelles box, ainsi que des ordinateurs et des terminaux
compatibles. Justement, lors du salon Computex 2017, Intel et AMD ont présenté des cartes
mères dotées de contrôleurs Ethernet capables de supporter des connexions en fibre optique de
10 Gbit/s. Mais il ne s'agit encore de que produits plutôt chers et destinés aux entreprises. « Notre
vision, c’est que dans cinq ans, les abonnés les plus exigeants risquent de se retrouver limités
avec un débit descendant à 1Gbit/s si les usages et le multi-écrans continuent de croître. Nous
nous préparons dès maintenant à travers les tests en cours, afin de pouvoir répondre à cette
demande sur tout notre réseau fibre dès le début de la prochaine décennie », conclut le
porte-parole de SFR.